Conférence de presse d’Etxerat – Bayonne le 7 décembre 2016
Ça fait très longtemps que nous le disons : les mesures spéciales appliquées à nos parents et amis prisonniers violent les droits essentiels : le droit aux relations affectives et familiales, le droit à la santé, le droit à la défense, le droit à la sécurité et bien d’autres encore. Elles violent leurs droits, et les nôtres.
Parmi toutes ces mesures, l’éloignement et la dispersion systématiques nous affectent particulièrement : elles provoquent parmi les familles d’énormes dégâts économiques, physiques et psychiques, permettent des situations de tension et de harcèlement, rendent très difficiles la vie des plus âgés et des plus jeunes d’entre nous... sans compter le risque permanent d’accident. Déjà 8 cette année. Depuis sa mise en vigueur, la dispersion a déjà tué 16 personnes, victimes encore non reconnues.
Pour la troisième fois, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Homme le 10 décembre, Etxerat va organiser des chaînes humaines contre la dispersion. Nous avons déjà lancé cet appel à la société basque la semaine dernière dans une conférence de presse en Hegoalde. Mais l’État espagnol n’est pas le seul responsable de la grave situation que nous vivons, il nous a semblé très important de diffuser ce message depuis Iparralde également.
L’État français détient 78 des 356 prisonniers politiques basques, dispersés dans 22 prisons. Depuis le démarrage du processus de paix, et malgré les belles paroles de certains grands responsables politiques, il les maintient toujours aussi loin, dans des conditions toujours aussi inacceptables. Plus encore, cet État bloque fermement la porte des conditionnelles, de même que les occasions de libération pour les prisonniers gravement malades, comme Ibon Fernandez.
Tout cela sur la base d’arguments politiques qui ne sont pas prévus par la loi. La politique de dispersion a transformé les droits d’une partie de la société basque en moyen de chantage. Les États français et espagnols ont fait de nos droits un jeu de récompenses et de punitions. Pourtant les institutions des deux États vont célébrer cette Journée des Droits en toute hypocrisie.
Mais nous savons qu’une voix de plus en plus forte se lève pour défendre les droits essentiels de tous, et, entre autres, pour en finir maintenant avec la dispersion. Pour cela, d’ici aussi, nous appelons l’ensemble des acteurs politiques et sociaux et des citoyens attachés à la défense des droits à venir le 10 décembre à midi former les chaînes humaines contre la dispersion.
Iruña –devant le Parlement
Gasteiz – devant le Parlement
Baiona – devant la Mairie
Stop à la dispersion ! Nous les voulons vivants et à la maison !