ETXERAT. C’est avec une profonde douleur que nous avons appris le dimanche 15 janvier que, dans un nouvel épisode de violence machiste, un homme avait voulu se venger de sa compagne, avec qui il était en cours de séparation, en tentant de prendre la vie de leur fille, une enfant qui n’a même pas encore atteint ses trois ans.
La petite a été poignardée à plusieurs reprises par son père qui, comme les médias l’ont dit, s’est ensuite rendu à la police. Malgré la gravité de ses blessures, elle a été retrouvée en vie et après deux interventions chirurgicales d’urgence, l’équipe médicale de l’Hôpital de la Fe à Valencia a réussi à la stabiliser. Elle se trouve en ce moment dans l’unité des soins intensifs. Sa mère, prisonnière politique basque, est incarcérée à la prison de Picassent - Valencia, à 540 km de son domicile familial.
Nous voulons envoyer à Sara Majarenas, mère de l’enfant, et à toute sa famille, notre soutien, notre chaleur et notre entière solidarité. Nous voulons le faire en tant que familles de prisonnières et d’exilées politiques basques, parce que nous savons que, en raison justement de leurs conditions de prisonnier-e- s ou d’exilé-e- s, la souffrance ajoutée de l’éloignement et de la dispersion aggrave toutes les situations. Il n’est pas difficile d’imaginer comment aura été le voyage pour cette famille, les presque 600 kilomètres d’angoisse, de douleur et d’impuissance, qu’ils sont obligés de parcourir chaque semaine. Il n’est pas difficile d’imaginer comment on vit, dans l’espace étroit d’une cellule, la pire des situations pour une mère ; comment on vit l’angoisse des démarches bureaucratiques interminables, pendant que passent les heures loin du lieu où chacun a le droit de se trouver : au côté de sa fille blessée.
Nous leur envoyons tout notre appui et tout notre amour en tant que familles. Mais nous le faisons aussi en tant que citoyen-ne- s, qui assistent une fois de plus à une lâche démonstration de la violence machiste : celle qui s’exerce consciemment et de façon calculée sur les enfants dans l’intention de faire souffrir leur mère. Une violence si structurelle, si assumée, qu’elle a permis à la soif de sensationnalisme des médias de reléguer la gravité du fait au second plan, donnant la priorité absolue au nom de la mère et à sa militance dans ETA, chose que la société, au contraire, ne peut pas assumer.
Enfin nous voulons embrasser avec toute la tendresse du monde, la fille de Sara, notre petite grande combattante. Animo maitia, beti zurekin!!