ETXERAT (13-6-2022). Nous souhaitons aujourd'hui réfléchir au rôle que joue la prison d'Iruñea dans le processus de réinsertion des prisonnier.e.s basques. Nous constatons qu'elle maintient une position totalement obstructionniste en ce qui concerne la facilitation de leur parcours juridique-pénitentiaire.
Nous demandons à la direction de la prison d'Iruñea de faciliter le voie pénitentiaire, de cesser d'être un obstacle, de respecter les droits des prisonnier.e.s et d'adopter des positions proactives.
Etxerat et Sare constatent que les responsables de la prison d'Iruñea continuent d'éviter d'adopter la moindre attitude proactive pour que les prisonnier.e.s basques puissent avoir accès aux permissions de sortie ou être classé.e.s en troisième grade, comme la loi leur en accorde le droit.
Les sept prisonnier.e.s basques qui se trouvent actuellement dans cette prison ont tous et toutes purgé la moitié de leur peine, et presque tous et toutes ont purgé les trois quarts de leur peine. Contrairement aux prisons de la Communauté autonome basque (CAB), celle d'Iruñea continue d'être gérée par l'administration pénitentiaire de l'État (SGIP). Comme dans d'autres domaines, de la même manière que l'on peut également observer des reculs ou un manque d'initiative dans certaines autres prisons périphériques, la direction d'Iruñea est obstinément immobile, dans une ligne d'action totalement différente de celle des prisons gérées par le gouvernement basque.
La prison d'Iruñea continue de ne pas accepter systématiquement les propositions favorables face à chaque demande de permission de sortie des prisonnier.e.s, de sorte qu'il est impossible d'inverser en justice ces refus des permissions sortie. Dans la prison d'Iruñea, il n'y a pas eu un seul prisonnier ou prisonière qui, classé en 2ème grade, a pu bénéficier de permissions de sortie à l'initiative de la prison. D'autre part, les prisonnier.e.s qui ont été ou sont classés en 3ème grade, l'ont été sur la base de propositions des conseils de traitement des prisons d'origine (Soria, El Dueso, Villabona). Cette situation est tellement insoutenable que, de fait, tous les prisonnier.e.s de la CAB qui avaient été initialement envoyé.e.s à Iruñea ont fini par demander à être transféré.e.s dans les prisons d'Araba et de Gipuzkoa, car dans la prison de Navarre ils et elles n'avaient aucun espoir de progresser dans la voie pénitentiaire.
Nous l'avons dit récemment. Chaque fois qu'il y a des situations qui empêchent ou rendent difficile le retour des prisonnier.e.s basques à la maison, nous allons le dénoncer à la société de toutes les manières possibles. En fait, nous profitons de la conférence de presse d'aujourd'hui pour rappeler qu'il y a encore 85 prisonnier.e.s dans des prisons hors du Pays basque. Nous ne comprenons pas pourquoi il n'est pas possible de mettre fin, une fois pour toutes, à la politique d'éloignement ni pourquoi tous les prisonnier.e.s ne sont pas transférés vers leur lieu d'origine, comme la loi l'impose. Face à cette situation, Sare et Etxerat veulent réaffirmer que nous continuerons à travailler comme nous l'avons fait jusqu'à présent, et pas seulement en ce qui concerne la question de l'éloignement, car, aujourd'hui, il y a encore des prisonnier.e.s atteints de maladies graves et incurables en prison, les lois créées pour allonger les peines, qui sont presque des emprisonnements à vie, sont encore en vigueur, et, comme nous l'avons déjà mentionné, nous rencontrons encore des obstacles pour classer les prisonnier.e.s au troisième grade ou obtenir des permissions de sortie.
Tout cela cherche à entraver les pas et les consensus qui sont en train de se faire en faveur du vivre ensemble et de la paix. Nous demandons à la direction de la prison d'Iruñea de faciliter la voie pénitentiaire, de cesser d'être un obstacle, de respecter les droits des prisonnier.e.s basques, et d'adopter des positions proactives. Car nous ne parlons pas de bénéfices. Nous parlons de mettre fin à la politique d'exception et d'appliquer le droit commun. Nous parlons de droits, tels que définis par la loi.
Dans ce sens, nous souhaitons rappeler que le samedi 18 juin, Sare a organisé une manifestation sous le slogan « Etxera bidea gertu ! » qui parcourra les rues d'Iruñea, à 18h00 depuis le parc de l'Insumisión, pour exiger la fin de la politique d'exception.