ETXERAT (11-05-2020). Les organisations Unidas Podemos-En comú podem-Galicia en común, Eh Bildu, Esquerra Republicana, Junts per Catalunya, EAJ-PNV, Mas País, CUP, Compromís et BNG ont signé aujourd’hui un manifeste pour le respect des droits des personnes privées de liberté face à l’impact du Covid-19 dans les prisons espagnoles.
Ce document traite des mesures spécifiques dont des organismes internationaux comme l’OMS, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU, le Comité pour la Prévention de la Torture, le Commissariat aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe et des dizaines d’organismes et d’associations de défense des droits humains de l’État espagnol -parmi lesquelles Etxerat- ont demandé l’adoption urgente, demande à laquelle les autorités espagnoles ont jusqu’à maintenant fait la sourde oreille.
Nous rappelons que parmi ces mesures, figuraient la libération rapide de personnes atteintes de pathologies graves et/ou âgées (plus de 65 ans) et de celles ayant accompli les ¾ de leur peine et ne présentant pas un haut risque de récidive.
Les signataires demandent également, entre autres, la généralisation des mesures de protection, prévention et diagnostic et la généralisation des communications entre les prisonniers et leurs familles avec la gratuité des appels téléphoniques et l’extension des appels vidéo sans les restrictions qui les limitent aux cas d’urgence.
Finalement, ces organisations demandent au Gouvernement espagnol, une fois entamée la désescalade, d’adopter des mesures pour accélérer le rétablissement des communications entre les prisonniers et leurs familles et avocats et le rapprochement généralisé vers des prisons plus proches du lieu d’origine de tous les prisonniers qui le demandent. Un rapprochement qui, selon les signataires, devrait commencer par les prisonniers les plus éloignés et les parents d’enfants mineurs.
Etxerat fait une lecture positive de l’implication des groupes signataires pour le respect des droits des personnes privées de liberté. Sur ce point, nous voulons souligner que ces personnes sont toujours fortement exposées à la contagion puisque les mesures nécessaires pour garantir leur droit à la santé et leur droit à la vie n’ont pas été prises.
Etxerat considère également comme très positive la préoccupation de ces groupes politiques quant à la désescalade et juge les mesures proposées nécessaires et opportunes. Selon nous, si le rapprochement des prisonniers n’a pas lieu, nous resterons dans la situation de marginalisation et de vulnérabilité des personnes prisonnières que nous connaissons aujourd’hui en raison de la façon dont la pandémie a été gérée. L’éloignement viole les droits des personnes privées de liberté et de leurs familles et suppose donc une souffrance supplémentaire stérile et injustifiée, contre laquelle la société basque s’est prononcée de façon majoritaire et répétée. Il est grand temps d’y mettre fin.