ETXERAT. Avant le début de l’année 2015-16, des représentants des familles s’étaient réunis avec des syndicats, des enseignants, des élèves et du personnel administratif de l’UPB (Université du Pays Basque) pour leur faire part de nos demandes aux autorités de l’Université et au Gouvernement Basque : les prisonniers politiques basques ont le droit d’étudier à l’UPB et en langue basque. C’est ce que nous demandons cette année encore aux autorités du Pays Basque : que ce droit, prévu dans la législation, soit garanti.

Les personnes incarcérées poursuivaient des études à l’université publique de la CAB depuis les années 80 ; mais, en 2003, ils ont été expulsés de l’UPB et aujourd’hui encore, les prisonniers qui se trouvent dans l’État espagnol sont dans l’impossibilité de s’y inscrire.

La politique pénitentiaire de l’Espagne de la France ne cache pas son objectif de châtier de façon spécifique des prisonniers politiques basques : éloignement, dispersion et isolement, allongement des condamnations, violations de droits essentiels... qui ont pour objectif principal de détruire leur dignité comme personne, tout en nous punissant directement pour le fait d’être leurs parents et amis. C’est dans ce contexte que nous situons l’interdiction d’étudier.

Toutes ces démarches ont mis en lumière l’impuissance politique, académique et législative des institutions de la CAB pour pallier à cette situation injuste. De fait, en respectant la politique répressive du gouvernement de Madrid, elles violent le droit des personnes prisonnières basques à étudier à l’UPB et en euskara.

Il est temps d’en finir avec toutes les violations de droits essentiels.

Nous demandons aux représentants du Gouvernement Basque de garantir le droit aux études. La Loi du Système Universitaire Basque, en vigueur depuis 2004, prévoit le droit aux études pour toutes les personnes, sans exception. Cela fait 13 ans que cette loi n’est pas appliquée en ce qui concerne ce point.

Nous demandons aux représentants de l’UPB de remplir leur fonction de base. Aujourd’hui encore, l’UPB continue de se plier à l’interdiction d’exercer sa fonction première qui est d’enseigner, quand il s’agit des prisonniers basques situés dans des prisons espagnoles ; et ce, malgré une décision du Tribunal Constitutionnel espagnol qui a reconnu en 2009 l’autonomie universitaire pour l’UPB.

Pour toutes ces raisons, nous demandons à l’UPB de changer d’attitude et de cesser de refuser leurs droits aux personnes prisonnières, leur laissant comme seule option les recours auprès des tribunaux pour pouvoir suivre leurs études en basque.

Durant ces treize années, et le Gouvernement Basque, et l’UPB ont conservé leur double approche : d’une part, ils sont restés dépendants du refus permanent d’un accord avec les autorités de Madrid ; de l’autre, ils n’ont pas assumé leurs responsabilités et engagements, violant leur propre législation.

Notre revendication suppose le dépassement de ces politiques inhumaines et la garantie du droit à étudier dans les prisons, l’un des nombreux droits essentiels qui sont violés. Dans ce sens, nous demandons à l’UPB, au Département de l’Éducation et au Gouvernement de Gasteiz de prendre les mesures politiques, légales et académiques qui s’imposent pour que ce droit soit garanti. Nous leur demandons d’assumer et de réaliser deux aspects fondamentaux pour garantir le droit à l’éducation dans les prisons :

- Garantir la possibilité pour les personnes basques prisonnières dans les prisons espagnoles d’étudier à l’UPB, en se basant sur la loi du système universitaire Basque et sur l’autonomie universitaire reconnue constitutionnellement.

- Surmonter la discrimination et le fonctionnement déficient de l’UPB en offrant aux étudiants incarcérés dans des prisons françaises un enseignement gratuit et de qualité.

C’est là l’engagement que nous attendons du Gouvernement Basque et de l’UPB pour garantir le droit à étudier dans les prisons.

Pour finir, nous voulons remercier pour leur solidarité toutes les personnes qui s’engagent quotidiennement tant au niveau syndical qu’académique, administratif ou de l’aide aux études ; car c’est ce travail silencieux qui génère de réelles possibilités d’étudier.

 

Commission des études

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