Le délibéré du jugement en appel a été rendu aujourd'hui. Il maintient Ibon Fernández en détention. En effet, la Cour d'Appel a refusé de répondre à la demande de suspension, préférant se retrancher derrière une troisième expertise médicale qu'elle vient d'ordonner.Par ce biais la décision est repoussée au 28 mars 2015, Ibon est condamné à subir l'évolution donc l'aggravation de sa maladie, en prison encore 5 mois de plus, sans certitude d'une libération au final. Il s'agit là, disons le clairement, d'une décision cynique et inacceptable.
Rappelons la situation d'Ibon.
Il est l'un des dix prisonniers politiques basques gravement malades. Atteint d'une sclérose en plaque, sa maladie ne peut être efficacement combattue que s'il est libéré, et certainement pas en prison. C'était la conclusion des médecins experts, pour autant la Cour demande de nouveau aux médecins de redire ce qui est un fait déjà avéré, plus de 2 années se sont écoulées depuis la première demande d'Ibon. Une nouvelle fois, le gouvernement français suit le gouvernement espagnol dans son refus du moindre geste en faveur du processus de paix. Cette ligne de conduite l'amène à refuser une mesure comme la suspension de peine d'Ibon qui n'est pourtant qu'une exigence humanitaire des plus élémentaires. Cette ligne de conduite va aussi à l'encontre de la demande massivement exprimée en Pays Basque : l'Etat français - comme l'Etat espagnol – doit s'engager dans le processus de paix, doit amorcer le dialogue dans le nouveau contexte qui est né il y a déjà 3 ans avec la conférence d'Aiete et l'arrêt définitif de la lutte armée par l'ETA.
Les 8 000 manifestant-e-s qui ont défilé dans Bayonne en juin dernier derrière la banderole « Droits de l'Homme – Résolution – Paix » exigent du gouvernement français qu'il amorce le dialogue, qu'il en finisse avec la répression et les mesures d'exception, qu'il respecte les droits des prisonniers et des exilés. Pourtant, le vendredi 24 octobre de nombreux élus d'Iparalde se sont engagés de nouveaux pour interpeller l'Etat français et l'enjoindre à s'engager dans la résolution du conflit en Pays-Basque.
Nous n'acceptons pas le maintien en détention d'Ibon Fernandez Iradi. Chaque jour supplémentaire en prison est un jour de plus qui ne lui permet pas d'être soigné dans de bonnes conditions ! Chaque jour supplémentaire d'Ibon en prison est un jour de trop ! Nous poursuivrons et intensifierons la mobilisation, pour Ibon et pour toutes et tous les autres prisonnier-e-s!
Libérez Ibon !