ETXERAT (9-2-2021). Les restrictions et difficultés ajoutées dans le contexte actuel d’urgence sanitaire pour pouvoir maintenir les communications avec nos proches prisonnier.e.s dans l’État français sont en train d’affecter de façon très grave leurs droits ainsi que les nôtres, ceux de leurs familles et ami.e.s.
La majorité des prisonnier.e.s politiques basques qui se trouvent dans les prisons françaises est originaire d’Hegoalde (Pays Basque sud). Dans tous les cas, mais plus encore dans celui des prisonnières, qui sont incarcérées dans les prisons les plus éloignées, Réau, Rennes et Roanne, la pandémie a rendu les déplacements des familles encore plus difficiles et moins fréquents, de même que la limitation du nombre des visiteurs et la fermeture des UVF (Unités de Vie Familiale) ont encore augmenté l’isolement des prisonnier.e.s. Beaucoup d’enfants ne peuvent plus rendre visite à leurs parents.
Etxerat dénonce ces violations de droits et attire l’attention sur l’impossibilité pour les familles d’assumer le coût des tests PCR exigés pour passer la frontière vers l’État français (de 90 à 120 € pour un test sans symptôme dans l’État espagnol). Nous proposons que des tests rapides et gratuits soient effectués sur les familles à l’arrivée en prison, et nous demandons la réouverture immédiate des UVF dans des conditions sanitaires adéquates. Nous soulignons également une fois encore l’urgence de libérer les prisonniers atteints de maladies graves comme Ibon Fernandez Iradi et Jon Gurutz Maiza, et ceux qui ont plus de 65 ans, comme Jon Kepa Parot et Jakes Esnal.
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Nous avons envoyée une lettre mercredi 17 févrierà la Défenseure des Droits età la Contrôleure Générale des lieux de privation de liberté françaises, afin qu'elles puissent s'intéresser à l'amélioration des conditions de visites pour les proches des prisonniers basques et intervenir dans ce sens:
A l’attention de la Défenseure des Droits;
A l’attention de la Contrôleure générale des lieus de privation de liberté:
Dans un contexte de pandémie mondiale qui affecte gravement la santé publique et tous les secteurs sociaux, nous voulons attirer votre attention, en tant qu’association de familles œuvrant en faveur des droits des prisonniers basques, sur certaines questions qui ont une incidence négative sur les droits de nos proches détenus et sur nous-mêmes.
Une grande partie des prisonniers basques dans les prisons françaises sont originaires du Pays Basque du Sud. Leurs familles et amis doivent se déplacer chaque semaine depuis chez eux, pour pouvoir effectuer les visites et maintenir le lien familial. Ces familles, comme celles des prisonniers basques de nationalité française, souffrent des difficultés ajoutées à ces déplacements, résultant des mesures mises en place par la pandémie.
Les restrictions concernant le nombre de personnes pouvant accéder aux visites, ainsi que la fermeture des appartements (UVF) où sont effectuées les visites familiales, pour des raisons sanitaires, ont depuis plusieurs mois déjà conduit de nombreux mineurs, les fils et les filles, ainsi que les membres de la famille proche à ne pas pouvoir rendre visite à leurs proches détenus. Par ailleurs, l’obligation de faire un PCR et d’apporter une preuve pour pouvoir circuler en France ne fait qu’augmenter considérablement les dépenses économiques, déjà élevées, des familles des prisonniers basques.
Nous demandons de tenir compte de cette réflexion et de contribuer à l’amélioration de la situation des familles et des détenus eux-mêmes, en prenant des initiatives telles que:
•Effectuer des tests rapides et gratuits à l’arrivée dans les prisons, au lieu des PCR coûteux, dont la durée est également dépassée en cas de visites nécessitant plus de 24 heures de voyage.
•Réouverture immédiate, dans des conditions optimales d’hygiène et de sécurité, des appartements UVF permettant ainsi de récupérer les visites familiales.
Et dans ce même contexte de respect des droits des prisonniers basques et de leurs familles, nous voudrions alerter sur la situation de prisonniers atteints de maladies graves comme Ibon Fernandez Iradi et Jon Gurutz Maiza, et de ceux qui ont plus de 65 ans, comme c’est le cas pour Jon Kepa Parot et Jakes Esnal. C’est pour cela que nous avons réclamer leur libération comme le recommandent des organismes comme l’OMS ou l’ONU, surtout dans ce contexte de pandémie sanitaire.