ETXERAT (18-6-2021). Les syndicats évaluent positivement leur dynamique syndicale dans le cadre de l'initiative "Izan Bidea" lors de la dernière concentration à la Plaza Elíptica de ce cours. Voici le bilan qu'ils ont fait aujourd'hui.
Nous continuons à évaluer positivement la confluence de la majorité des sigles syndicaux, ainsi que l'engagement et la constance de la dynamique qui, au-delà de nos différences, nous unit dans cette revendication. À notre avis, il est clair que cette dynamique doit se poursuivre, car malgré le fait que des progrès aient été réalisés en termes de rapprochements et de progression des grades, nous sommes encore loin d'avoir atteint nos revendications : l'accès aux bénéfices pénitentiaires prévus par le droit commun, la libération des personnes atteintes de maladies graves ou incurables, la réincorporation au monde du travail des personnes sortant de prison, ainsi que la révision de la législation relative à l'extension exceptionnelle des peines.
Il a fallu plus de trois décennies pour que nous puissions parler d'une situation différente aujourd'hui. Mais aujourd'hui encore, un nombre important de prisonnier.e.s sont dispersé.e.s dans la moitié nord de la péninsule et attendent leur transfert dans les centres pénitentiaires d'Hego Euskal Herria. À ce moment-là nous serons en conditions de pouvoir parler de normalisation de la coexistence dans notre pays.
Pour commencer, les personnes gravement malades et celles de plus de 70 ans devraient être libérées de prison. Plus de 90% de ces personnes emprisonnées, si elles n'avaient pas été soumises à une politique de classification basée sur des critères strictement politiques, auraient pu bénéficier des permissions du deuxième grade. Plus d'un tiers ont purgé - parfois depuis longtemps - 3⁄4 des peines. Les quelque 60 prisonnier.e.s basques qui ont été jugé.e.s et condamné.e.s après l'approbation de la Loi organique 7/2003, avec jusqu'à 40 ans de privation effective de liberté et des limitations insurmontables pour accéder au troisième grade et à la libération conditionnelle, ont été condamné.e.s en vertu de lois exceptionnels qui devraient être reconvertis en lois ordinaires. 50 prisonniers et prisonnières basques, qui ont déjà purgé leur peine dans des prisons de l'État français, sont soumis à une loi rédigée "ad hominem", uniquement pour les prisonnier.e.s basques, qui les empêche de comptabiliser le temps de privation de liberté purgé dans l'espace de la UE.
De même, face à l'imminence du procès contre huit personnes pour leur travail d'assistance juridique et sociale aux prisonnier.e.s basques (procès 13/2013), les syndicats ici présents tiennent à déclarer ce qui suit :
• Nous exprimons notre inquiétude et notre rejet face aux irrégularités signalées par les personnes concernées et, en particulier, face à la pratique de la torture pendant la période de détention au secret.
• Nous demandons que l'affaire soit classée, tant en raison des irrégularités mentionnées que parce qu'il s'agit d'un acte anachronique qui va à l'encontre de la demande majoritaire dans notre société d'un scénario de paix et de coexistence démocratique.
• De la même manière que nous avons demandé à plusieurs reprises de mettre fin au caractère exceptionnel de la politique pénitentiaire, nous demandons également de mettre fin à l'exceptionnalité judiciaire. Les citoyens basques ont le droit d'être jugés par un tribunal ordinaire.
Nous devons nous reconstruire en tant que société qui vit coexistence, c'est pourquoi le 17 septembre prochain, et après la pause de juillet et août, nous serons de nouveau sur la Plaza Elíptica, et nous caractériserons de manière spécifique chacun des rassemblements que nous continuerons à faire chaque troisième vendredi du mois jusqu'en juin. Ce vendredi, nous avons voulu mettre en avant cette dynamique de manière particulière en lançant un appel plus large à nos membres, et montrant le fort engagement que nous avons au niveau syndical avec ces revendications.