Conférence de presse ce matin d’Etxerat et de Sare à Donostia. Les rassemblements du dernier vendredi reprendront dans les villages, et Etxerat se joint à la dynamique de Sare “Izan Bidea”.

Etxerat


ETXERAT (26-05-2020). Comme nous l’avons répété ces dernières semaines, le Covid-19 et la situation qui en a découlé ont rendu encore plus difficile la vie dans les prisons, menant souvent à l’extrême la situation déjà particulièrement dure que subissent les prisonnier.e.s basques et leurs familles.

Nous souhaitons citer le cas de Beatriz Etxeberria et de sa fille Irati, séparée de sa mère prisonnière durant tout le confinement alors qu’elle n’a que 2 ans, et dont le droit à rester avec sa mère n’a pas été respecté. Son père étant également incarcéré, Irati n’a pas vu ses parents depuis plus de deux mois. Dans le même sens, Etxerat dénonçait publiquement hier le cas de Julen Atxurra Egurrola, prisonnier politique de Lekeitio, âgé de 61 ans et incarcéré à Puerto I (1.020 km) et qui a subi un AVC le 13 mai dernier, comme autre cas flagrant des conséquences de l’exceptionnalité qui leur est appliquée. Et nous n’oublions pas la situation de Patxi Ruiz, qui est toujours en grève de la faim.

Ce sont là quelques-uns des cas extrêmes que les prisonnier.e.s sont amenés à subir, mais les conditions imposées par l’Administration Pénitentiaire en raison du coronavirus ont de lourdes conséquences pour tou.te.s les prisonnier.e.s et leurs familles. Aujourd’hui, 17 prisonnier.e.s politiques basques souffrent de maladies graves; deux prisonniers politiques basques ont plus de 70 ans, 12 autres plus de 65 ans et 24 autres plus de 60; 80% de ceux qui sont incarcérés dans l’État espagnol se trouvent dans des prisons situées à des distances comprises entre 400 et plus de 1.000 km de chez eux; 158 des 200 prisonniers de l’État espagnol sont au régime du 1er degré.

À la réalité qui correspond à ces chiffres, il faut ajouter les dommages supplémentaires liés à la crise sanitaire. La situation d’éloignement des prisonniers et l’interdiction de leur rendre visite qui est toujours en vigueur, avec des situations comme des enfants qui n’ont pas vu leurs parents depuis plus de trois mois ou des mesures prises à l’intérieur des prisons pour éviter la propagation de la maladie et qui ont rendu les conditions de détention encore plus dures et cruelles.

Nous demandons à nouveau aux Gouvernements espagnol et français de désactiver, sans délai et de façon définitive, les politiques d’exception. Les mesures suivantes sont indispensables et urgentes :

• Transférer tous les prisonniers basques au Pays Basque
• Libération immédiate de ceux qui sont gravement malades et/ou âgés de plus de 65 ans
• Rétablissement des visites ordinaires auxquelles les prisonniers ont droit
• Favoriser la progression de degré et accorder la conditionnelle à tous ceux qui remplissent les critères établis par la loi.

Ces mesures sont entièrement applicables et nécessaires. Nous les demandons, mais elles sont également recommandées par l’Union Européenne et l’OMS, par des acteurs de niveau national, des leaders et des experts internationaux ainsi que par la majorité sociale et politique basque elle-même.

Ainsi, et compte tenu de l’urgence et de la gravité de la situation, le week-end prochain mais surtout le vendredi 29 mai, dernier vendredi du mois, nous appelons chacun à se mobiliser en prenant part aux différentes initiatives qui auront lieu dans les villages. Nous vous demandons de parcourir avec nous le chemin de la maison et celui du vivre-ensemble, en nous joignant à l’initiative “Izan Bidea” mise en marche par Sare. Des rassemblements auront lieu dans les quatre capitales du Pays Basque sud dans le cadre de cette initiative. De plus, les rassemblements habituels du dernier vendredi reprendront dans tous les villages.