Texte de la conférence de presse donnée ce matin 8 janvier à Donostia par Etxerat.
ETXERAT. Nous sommes disposés à avancer ensemble. Car c’est absolument nécessaire, avancer dans ce qui nous unit pour obtenir le retour en Euskal Herria de nos parents et amis prisonniers, exilés et déportés, pour dépasser les violations de droits et rendre irréversibles la résolution du conflit et l’instauration d’une paix véritable.
Notre détermination à continuer à faire des pas décisifs en faveur des droits des prisonniers et de leurs familles et amis est totale. Pour cela, plutôt que d’attendre en laissant la situation se détériorer, et au vu de la commodité avec laquelle les États espagnols et français maintiennent leur politique d’exception et opposent le blocage à tout type de solution, nous avons fait, au sein de la société basque, des pas très importants depuis notre appel à participer à la manifestation organisée par Sare à Bilbao l’année dernière.
Nous soulignons à nouveau l’importance du pas fait par la société civile, la décision ferme de surmonter, par l’engagement et la dignité, le blocage des États espagnols et français et de faire passer le processus de paix à un autre scénario, sans attendre personne. Les journées du 8 avril à Bayonne et du 9 décembre à Paris ont permis à la société civile de montrer son engagement dans la voie de la paix et de la résolution. Durant l’année écoulée, nous avons également salué les décisions et nouveau défi marqué par le Collectif des Prisonniers Politiques Basques. Le gros travail mené par le Forum Social a permis de parvenir à la large majorité obtenue aux Parlements Basque et Navarrais en faveur d’une solution à la situation des personnes prisonnières gravement malades, après l’accord obtenu sur le même sujet par la totalité des syndicats du Pays Basque sud. Une large majorité a également approuvé au Parlement européen le rapport Bergeron qui s’oppose aux politiques d’éloignement.
Cette intense année nous mène cependant à constater que, si le nombre de prisonniers politiques basques a notablement baissé, toutes et tous sont sorti-e-s après avoir purgé la totalité de leur peine. Les mesures d’exception appliquée à nos parents et amis, y compris celles qui maintiennent des prisonniers gravement malades derrière les barreaux, sont toujours en vigueur. Les États persistent dans leur manque de volonté, et dans leur cruauté. Cela fait déjà six longues années que l’organisation ETA a annoncé la fin de son activité armée, six ans à démontrer, jour après jour, que les autorités concernées continuent de choisir le maintien de la souffrance et d’une politique de vengeance.
Pour tout cela, nous devons poursuivre notre chemin, continuer d’avancer tous ensemble, toute la société, pour mettre fin à cette situation. Pour notre part, nous y sommes prêts. Nous sommes les familles de prisonniers, exilés et de déportés politiques basques, nous connaissons et subissons l’utilisation de nos parents et amis emprisonnés ou en exil pour tenter d’obtenir, à n’importe quel prix, des bénéfices politiques. Nous la connaissons et la subissons par le biais des politiques pénitentiaires d’exception, nous sommes toujours condamnés pour notre lien familial ou affectif avec eux, à subir de la même façon les mesures d’exception qui compose ces politiques : la dispersion, ses conséquences dévastatrices, la violation de nos droits...
Le 13 janvier, nous irons à la manifestation organisée par Sare sous le slogan « Ensemble, nous sommes prêts à aller de l’avant ». Ce week-end, nous ne nous rendrons pas dans les prisons lointaines, nous ne ferons aucune visite parce que notre place sera à Bilbao. Nous appelons la société basque à remplir les rues du centre de Bilbao ce jour-là, et à exiger le respect des droits, la résolution et la paix. Le 13 janvier, nous avons la possibilité de faire en sorte que nos pas à Bilbao soient une contribution décisive. Pour notre part, nous sommes prêts.
Nous les voulons vivants et à la maison !