ETXERAT. Le 17 février dernier, les Institutions Pénitentiaires espagnoles ont refusé un permis extraordinaire demandé par la prisonnière politique basque Ana Belen Egues (Elduain) –prisonnière à Cordoba (810 km). Il faut expliquer que ce « permis extraordinaire » ne consiste pas en un permis de sortie, mais en un transfert temporaire vers des prisons basques ; les prisonniers le sollicitent quand des situations extrêmes affectent leurs familles. Dans ce cas, Ana Belen Egues a demandé ce permis après la mort soudaine de sa mère, et pour rendre visite à son père très âgé qu'elle n'a pas vu depuis 10 ans en raison des 1620 km qu'il faut parcourir pour se rendre à la prison où elle se trouve.
Comme dans le cas d’Unai Bilbao début décembre, ces événements remettent sérieusement en question les arguments utilisés par l'Audience Nationale de Madrid pour nier le fait que l'éloignement viole le droit à la vie familiale.
Citons textuellement :
La situation des familles quant à un hypothétique empêchement de déplacement vers le lieu du Centre Pénitentiaire, que ce soit pour des raisons d’âge, de santé ou autres de type financier, se résolvent avec les permissions extraordinaires que le détenu peut demander, même s’ils peuvent refuser le traitement pénitentiaire, auquel cas les difficultés et obstacles à l’exercice de ce droit seront une conséquence de volonté du détenu lui-même.
Etxerat rappelle que la Cour Européenne de Strasbourg s'est déjà prononcée (dans le cas de l'Ukraine par exemple) sur la violation du droit à la vie familiale que suppose l'éloignement. Mais nous voulons également souligner le consentement implicite de ce tribunal espagnol de l'utilisation de situations familiales graves pour exercer pressions et chantage.