Après l’analyse de son état de santé et l’examen des différents rapports médicaux le concernant, ses médecins de confiance sont arrivés aux conclusions suivantes:

Ibon Iparragirre souffre du SIDA au stade 3. Il s’agit donc d’une phase avancée de cette maladie grave et incurable. Mais la gravité de la situation ne se limite pas à la maladie en elle-même : cette maladie l’affecte gravement au niveau neurologique et, en conséquence, au niveau cognitif. En effet, les conséquences neurologiques se traduisent par une leucopathie avec des conséquences comme des crises convulsives ou un cadre de démence SIDA. La démence SIDA provoque un trouble de la conduite de classe psychotique, qui rend impossible une relation normale avec son entourage, avec un grand risque de conflit face aux interprétations et affabulations paranoïaques envers les règles et les ordres. Il y a un risque réel d’aggravation des symptômes et donc de la maladie. Il y a aussi un risque d’interprétation erronée de ce type de conduite conflictuelle, avec des conséquences dévastatrices pour le patient : sanctions de type isolement en cellule par exemple. En conséquence, nous devons souligner le fait que l’affection neurologique est aussi grave que l’affection immunologique. Gravité et risque qui augmentent d’autant plus que le patient est maintenu dans le même entourage et dans les mêmes conditions de vie.

  1. Malgré cette situation, Ibon se trouve actuellement isolé à l’infirmerie de la prison de Navalcarnero. Selon nous, cette situation ne favorise en rien son été général. En effet, le trouble de classe psychotique dont il souffre affecte directement sa relation avec son entourage par son aspect paranoïaque, ce qui peut engendrer de graves situations tant pour lui-même que pour les personnes qui partagent le même espace que lui sans que son entourage proche puisse intervenir. Compte-tenu des relations conflictuelles qu’il a développées avec son entourage, sa situation d’isolement ne fait qu’aggraver son état.
  2. Il faut mentionner, en plus, qu’Ibon souffre de problèmes de vision, en conséquence de sa maladie de base. Pour ce que nous en savons à ce jour, Ibon ne reçoit aucun traitement pour ce type d’affection et ne peut pratiquer les techniques de rééducation adéquates dans cette situation.
  3. Pour finir, nous soulignons que ce genre de maladie exige, pour pallier à sa gravité, un entourage familial et affectif proche. Cette considération avait été prise en compte lors d’une libération précédente, nous demandons qu’elle le soit à nouveau.

Par conséquent et pour résumer, Ibon Iparragirre est selon nous un patient qui présente un risque réel de mort. En ce moment, compte-tenu de la gravité de sa maladie, du lieu où il est reclus et du trouble du comportement qu’il a développé en conséquence de sa maladie, le replacer au sein de son entourage affectif et familial constitue une des mesures essentielles à prendre pour pallier aux graves conséquences de sa maladie.