ETXERAT. Le réseau citoyen Sare a appelé à une manifestation pour dénoncer la situation des prisonniers gravement malades et exiger leur libération. Dix de nos parents et amis incarcérés sont atteints de maladies graves et incurables. Dix personnes dont le droit à la santé est violé, pour atteindre le véritable objectif de la politique pénitentiaire actuelle : servir d’instrument de chantage et de vengeance et intensifier la souffrance dans une société qui n’a encore connu aucune trêve.
Cette même semaine, nous avons appris que l’état de santé du prisonnier basque Ibon Iparragirre avait encore empiré après une nouvelle baisse de ses défenses immunitaires. C’est ce qui ressort de ses dernières analyses montrant des taux à haut facteur de risque. Nul n’ignore ce que signifie pour une personne d’être atteint du SIDA au stade C, l’état le plus avancé de cette maladie. De plus, la prison prend bien soin de toujours maintenir Ibon séparé de ses compagnons, de l’isoler, d’accentuer sa souffrance. Et l’administration continue de lui refuser la libération prévue par la loi pour les cas, comme le sien, de prisonniers atteints de maladies graves et incurables. On lui refuse l’accès au traitement, au suivi et aux soins dont il a besoin et qu’aucune prison ne peut lui garantir. On lui refuse l’accès à la santé.
Faisant l’objet, en plus, d’un régime de détention spécialement dur, nos proches gravement malades voient toute possibilité de se stabiliser, d’éviter que la maladie ne progresse être broyée par un système dont la principale caractéristique est la cruauté : autorités pénitentiaires, tribunaux d’exception, auxquels il faut ajouter l’irresponsabilité des forces politiques qui applaudissent ou consentent à l’immobilisme, la méchanceté, la souffrance ajoutée. Qu’est-ce qui peut justifier cette attitude ? Comment nommer cela ?
Les raisons de dénoncer, encore et encore, la situation de nos parents et amis emprisonnés gravement malades ne manquent pas. Nous appelons la société basque à se rendre à la manifestation organisée samedi prochain par Sare et à faire entendre sa voix. Pour que la violation des droits les plus élémentaires ne se poursuive pas en silence, pour mettre un terme à la cruauté de cette situation, nous avons tous rendez-vous samedi 15 octobre à 17h à Donostia.