ETXERAT. Le 10 décembre prochain, le monde commémorera la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ; une série de 30 articles qui, selon la déclaration de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, constituent un “idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent (...) de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer (...) la reconnaissance et l'application universelles et effectives”.
Les États espagnol et français sont membres des Nations-Unies. Leurs institutions vont-elles célébrer la Journée Internationale des Droits de l’Homme? Nous voulons leur rappeler qu’elles n’ont pas de raison de le faire. Il reste à ces deux États un long chemin à parcourir pour développer le respect des droits humains et en assurer la reconnaissance, et un autre encore plus long en ce qui concerne leur application universelle et effective.
Le droit à notre propre sécurité, le droit à la santé, le droit de ne pas être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants ; le droit de ne pas faire l’objet d’ingérences arbitraires dans notre vie, notre famille, notre correspondance ; le droit à la protection de la famille, à la protection contre toute discrimination... Avec la politique pénitentiaire actuelle, les droits d’une partie de la société basque sont devenus une monnaie d’échange. Avec la dispersion, une politique pénitentiaire d’exception en vigueur depuis déjà 27 longues années, les États espagnols et français ont réussi ôter aux droits humains leur caractère universel pour les transformer en un jeu, qui se déroule en privé, de récompenses et de châtiments.
Nous, familles et amis de prisonniers politiques basques, subissons directement les conséquences de la dispersion. Nous, citoyens basques, voyons se mettre en marche ce jeu de récompenses et de châtiments à chaque fois que nous adressons aux institutions après un nouvel accident, à chaque fois que nous exposons les conséquences de la dispersion sur les enfants, à chaque fois que nous dénonçons la violation de nos droits. Nous le voyons quand nous nous retrouvons face à des forces politiques dont la seule réponse et de nous indiquer comment nous devons faire pression sur nos parents et amis emprisonnés.
Aujourd’hui, nous voulons lancer un appel à la société basque, à l’ensemble des citoyens, aux acteurs politiques, sociaux et syndicaux, pour que la responsabilité et la volonté de tous puissent faire face au manque de responsabilité et de volonté des états. Le 10, Journée Internationale des Droits de l’Homme, nous réaliserons pour la troisième année consécutive des zapikateak (chaînes de foulards) pour dénoncer à Gasteiz, Iruña et Bayonne la violation de nos droits. Avec ces chaînes humaines, nous ferons de cette Journée un jour de travail supplémentaire pour que les droits de toutes les personnes soient respectés, reconnus, et appliqués sans compensation ni contrepartie : de façon effective et universelle, en tant que droits et jamais en tant que récompenses.
Rendez-vous le samedi 10 décembre à 12h
à Gasteiz – Ajuria Enea
à Iruña – Paseo de Sarasate
à Bayonne – Mairie