ETXERAT. Ce matin, nous avons présenté à Bayonne le dossier qui présente les différents coûts de la dispersion intitulé : « Dispersion, le prix du droit aux visites ». Au côté des porte-parole Muriel Lucantis et Urtzi Errazkin, Janine Beyrie et Oihana Parot ont donné leur témoignage autour des visites. Nous avons également fait savoir que cette année aussi, nous mènerions notre action nationale du 10 décembre, Journée Internationale des Droits de l’Homme, avec des chaînes humaines dans les trois capitales du Pays Basque : Gasteiz, Iruña et Bayonne. Voici le texte de la conférence de presse :
Nous vous avons invités pour vous présenter un dossier recueillant les différents coûts de la dispersion appliquée à nos parents et amis prisonniers. Autrement dit le prix du droit aux visites. Un prix que nous payons au moins trois fois : avec notre santé physique, notre santé mentale, et nos finances.
Ce dossier est malheureusement plus que jamais d’actualité. Ce mois-ci, l’Audience Nationale de Madrid a refusé les demandes de rapprochement d’un certain nombre de prisonniers avec des arguments inacceptables et scandaleux, pour conclure que la décision relève du gouvernement espagnol. Ces décisions nous semblent extrêmement graves, et nous y reviendrons.
Mais, à nos yeux, la responsabilité de l’État français n’est pas moindre. Car le prix que cet État nous fait payer est tout aussi énorme, avec les 91 prisonniers politiques basques qui sont dispersés sur son territoire.
Depuis les déclarations de Mme Taubira de début septembre, la situation reste inchangée pour les prisonniers qui se trouvent derrière des barreaux français. Toujours aussi loin, toujours aussi douloureux pour des familles plongées dans ce cauchemar depuis si longtemps... des paroles restées en l’air.
Ce document présente les détails d’une politiques dont nous, les familles, sommes les cibles autant que les prisonniers auxquels elle est appliquée.
Une politique qui continue d’être menée de la même façon, avec le même objectif ; celui d’étouffer les familles, au fur et à mesure qu’elle étouffe les prisonniers : en leur volant leur santé, leur temps et tout leur argent. Avec les conséquences sanglantes que nous connaissons : 16 morts sur les routes des prisons, et des centaines d’accidents.
Pour bien faire comprendre la nature de cette politique, ce dossier détaille les conditions de visite dans les deux États. Il expose à tous la situation d’exception que nous vivons, c’est un outil indispensable pour comprendre la dispersion. Pour cette raison, nous l’avons publié en 4 langues (euskara, français, espagnol et anglais).
Nous y avons mis des exemples concrets qui montrent clairement l’asphyxie économique que nous subissons. Aujourd’hui, deux autres familles vont nous expliquer leurs propres cas, celles d’Unai Parot, prisonnier en Espagne et Lorentxa Beyrie, prisonnière en France.
Témoignages d’Oihana Parot, fille d’Unai et de Janine Beyrie, mère de Lorentxa (non retranscrits).
Si nous parlons de l’attitude de l’État français, même si ce n’est pas le sujet de ce dossier, nous devons rappeler que les mesures d’exception ne se limitent pas à la dispersion : il maintient le prisonnier gravement malade Ibon Fernandez derrière les barreaux au mépris de sa propre loi, et il refuse quasiment toutes les demandes de libération conditionnelle avec des arguments inacceptables. Et quand elles sont acceptées, comme c’est arrivé hier pour Lorentxa Guimon, elle aussi très gravement malade, le Procureur représentant de l’État fait appel, dans l’intention de prolonger une souffrance intense jusqu’à l’extrême. Mais nous reparlerons aussi de ce sujet.
Comme nous le montrons depuis de très longues années, quel qu’en soit le prix, nous continuerons de prendre le droit d’aller voir ceux que nous aimons, dans n’importe quelles conditions. Mais nous continuerons aussi de dénoncer avec force cette violation permanente de droits essentiels. Et nous savons que de plus en plus de gens se joignent à nos revendications. Dans ce sens, des mobilisations importantes auront lieu dans les semaines qui viennent.
Nous répétons cette année notre appel national à réaliser des zapi-kate – chaînes humaines le 10 décembre, Journée Internationale des Droits de l’Homme. Pour en finir avec la dispersion, nous appelons la société basque, qui est elle aussi la cible de cette politique, à participer aux chaînes humaines qui auront lieu dans les 3 capitales : Gasteiz, Iruña et Bayonne.
À Gasteiz, une chaîne humaine reliera le siège du gouvernement basque au Parlement Basque. À Iruña, rendez-vous est donné devant le Parlement de Navarre. Ces deux actions auront lieu à midi. À Bayonne, la chaîne humaine sera organisée à 18h30 devant la Mairie. Trois rendez-vous, une exigence : STOP À LA DISPERSION !
D’autre part, nous appelons la société entière, ainsi que tous ceux qui sont attachés aux droits essentiels en France, en Espagne et dans le monde entier à venir remplir les rues de Bilbao et de Bayonne le 9 janvier, dans la manifestation organisée par Sare et Bagoaz. Parce que c’est crucial et très urgent. Cette politique a des responsables, ils doivent nous entendre!