ETXERAT (08-04-2020). Dans un communiqué publié ce matin, des dizaines d’organisations (voir liste plus bas) dénoncent le fait que le Secrétariat Général des Institutions Pénitentiaires espagnoles (SGIP) « n’est toujours pas en train d’appliquer dans les prisons les critères recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé et le Conseil de l’Europe ». Si ces organismes internationaux ont souligné la nécessité de réduire la population pénitentiaire et le devoir de respect scrupuleux du droit à la santé des personnes prisonnières, « la majorité des mesures mises en place par le SGIP, comme l’interruption des communications avec l’extérieur ou l’isolement en cellule, sont de nature restrictive ».

D’autre part, ces organisations rappellent que la semaine dernière, le Défenseur du Peuple Espagnol (DPE) a publié un communiqué dans lequel il recommandait au Ministère de l’Intérieur « de mener une évaluation permanente des mesures adoptées jusqu’alors et de leur application », en relation avec les recommandations émises par les organismes internationaux. Cependant, si ces organisations se félicitent parce qu’après plusieurs demandes « le DPE s’est enfin prononcé sur la situation dans les prisons », elles considèrent que les recommandations émises sont « très insuffisantes et éloignées des normes de santé publique ainsi que des droits humains dont le respect est recommandé par l’OMS et le Conseil de l’Europe ».

Ainsi, les organisations qui travaillent dans le domaine de la défense des droits humains signalent que le Síndic de Greuges catalan a réalisé le même jour que le DPE une déclaration publique dans laquelle il recommandait aux Institutions Pénitentiaires « de tout mettre en œuvre pour libérer (...) le plus grand nombre possible de personnes détenues dans les centres pénitentiaires afin de minimiser le risque de contamination du virus SARS-CoV2 ». Il s’agit, selon les organisations signataires du communiqué, « d’une déclaration beaucoup plus en accord avec les standards et les recommandations réalisées par l’OMS et le Conseil de l’Europe ». Dans ce sens, elles rappellent que l’État espagnol est, selon les derniers chiffres du Conseil de l’Europe, « l’un des États européens qui comptent le plus grand nombre de personnes âgées de plus de 50 ans (20 % de la population totale) et de plus de 65 ans (2,5 %).

Cependant, comme elles le soulignent dans leur texte, « les Institutions Pénitentiaires ont fait la sourde oreille à ces recommandations ». Dans ce sens, en plus du faible usage qui a été fait des mécanismes de libération prévus dans le Règlement Pénitentiaire -dans ses articles 100.2 et 86.4-, elles dénoncent le fait que « les canaux alternatifs de communication entre les personnes privées de liberté et leurs familles ont à peine été activés ». Ainsi, elles relèvent qu’en la matière, la principale et seule mesure adoptée par le SGIP a été la distribution de 205 téléphones portables à des personnes prisonnières. « En ce moment, 50.300 personnes se trouvent dans des centres pénitentiaires qui dépendent de l’administration espagnole, ce qui donne une moyenne d’un téléphone pour 246 personnes. C’est déplorable ».

Pour tout cela, les organisations insistent sur la nécessité « d’adopter des mesures destinées à garantir le droit à la santé des personnes privées de liberté ». Dans ce sens, et comme elles l’ont demandé au Défenseur du Peuple Espagnol le 23 mars dernier, « il est essentiel de renforcer les équipes médicales qui existent à l’intérieur des prisons et d’activer les mécanismes de libération établis dans la législation pénitentiaire ». Pour finir, elles demandent « que des canaux alternatifs de communication entre les personnes prisonnières et leurs familles soient garantis de manière efficace ».

Organisations signataires
Coordinadora Anti Represión de la Región de Murcia
Associació Memòria Contra la Tortura
Asociación Pro Derechos Humanos de Andalucía
Movimiento Antirrepresivo de Madrid
Solidarios de la sanidad
Coordinadora de Barrios
Observatori del Sistema Penal i els Drets
Humans
Obra Social Madrid Tetuán
Irídia – Centro por la Defensa de los Derechos Humanos
Asociación Apoyo
Colectivo Cassandra
Salhaketa Nafarroa
Oteando – Observatorio para la defensa de las libertades
Red Jurídica
CAMPA
ALAZ
Movimiento Feminista de Murcia
Asamblea contra el CIE de Aluche
OMV Obra Mercedaria Valencia
Colectivo Pronoia
Colectivo Anticarcelario La Corda
Grupo de apoyo a presxs
CNT-AIT Granada
Juventudes Libertarias de Jaén
CGT Región de Murcia
Osabideak
Salhaketa Araba
Comisión de Asesoramento Xurídico
Penitenciario de Ourense (CAXPOU)
Ilustre Colexio da Avogacía de Ourense
Comisión Legal Sol
Colectivo Anticarcelario Todo Puede Caer
Stop Represión Granada
CNT-AIT Tarragona
EsCULcA – Observatorio dereitos e liberdades
Rights International Spain (RIS)
Anticapitalistas Aragón
Derechos Civiles 15M Zaragoza
Comisión Penal ALA
Marcha contra la macrocárcel de Zuera
Oficina de Dereitos Sociais – Coia
Sare Herritararra – Red ciudadana Sare
Etxerat
Grupo Juristas por los Derechos Humanos en Andalucía, 17 de marzo
CGT Estatal
FUIG – Grup de Suport a Persones Preses
Altsasu Gurasoak
Familias frente a la crueldad carcelaria
Fundación Gaztelan
IACTA Cooperativa d’advocades
Puyalón de Cuchas
Colectivo de Prostitutas de Sevilla
Salhaketa Bizkaia
CGT Aragón – La Rioja
Colectivo anticarcelario Fuera del Orden
Grup de Suport Amadeu
HENAS
Centro Social Autogestionado Librería La Libre
Distribuidora Anarquista Polaris
SOS Racismo Nafarroa
Pastoral Penitenciaria de Navarra
Madres contra la Represión
Ateneo Libertario Xosé Tarrío
Familias de presxs en Catalunya
Comité Isabel Aparicio
Socorro Rojo Internacional (SRI)
Coordinadora Fran Molero
CNT-AIT Catalunya
Eraikiz Kolekti