ETXERAT. Le prisonnier politique basque Iban Sáez de Jauregi (Liancourt, 1000 km) aurait dû recevoir une visite en UVF* de 24 heures lundi dernier 29 février. Pour lui rendre visite, des membres de sa famille (dont un bébé) se sont rendus la veille à Loiu pour y prendre un avion à 7 h du matin, mais l’annulation de ce vol en raison d’une panne leur a été notifiée.
Comme alternative et pour ne pas rater la visite réservée depuis un mois, ils ont embarqué dans un avion à destination de Berlin pour y prendre une correspondance pour Paris, de là louer une voiture et tenter d’arriver à l’heure malgré la justesse du délai. Cependant, à leur arrivée à Berlin, ils ont été informés que le vol pour Paris avait été retardé à 14h30. Devant l’impossibilité pour eux de se présenter à la visite à l’heure requise (15h), l’appareil d’assistance d’Etxerat -qui se charge des démarches liées aux visites- a tenté d’obtenir au moins une visite au parloir (40 mn), mais le centre pénitentiaire de Liancourt -bien qu’informé des raisons du retard- a refusé d’accorder ce parloir sous l’argument que les visites doivent être réservées au moins 72 heures à l’avance. En conséquence, les proches de Sáez de Jauregi ont dû mener une féroce course contre la montre durant 48 heures pour rentrer sans avoir pu voir leur être cher. Tout cela après plus de 3000 km avec les conséquences financières, la fatigue et l’énorme tension que tout cela suppose, en présence d’un enfant d’environ un an.
C’est là un autre exemple des conséquences et conditions auxquelles tous les parents et amis de prisonniers politiques basques doivent faire face chaque semaine. C’est aussi une illustration de la situation de vulnérabilité dans laquelle ils se trouvent face aux multiples obstacles qu’il faut affronter pour exercer leur droit aux visites.
Etxerat continuera de dénoncer toutes les violations de droits générées par les politiques pénitentiaires d’exception appliquées par les États espagnol et français.
*Unités de Vie Familiale : elles peuvent être demandées par les prisonniers déjà condamnés. Ce sont des visites spéciales de 24 à 72 heures durant lesquelles la famille peut également passer la nuit avec le prisonnier après avoir été fouillée. Elles doivent être demandées au moins un mois avant (parfois plus) et ne sont pas disponibles dans toutes les prisons de l’État français.