Bienvenue et merci d'assister à cette conférence de presse.
Nous vous avons invités suite à la convocation judiciaire reçue par 11 des 127 familles de prisonniers politiques basques qui avaient été appelées en avril à venir répondre à des interrogatoires aux casernes d'Intxaurrondo et de la Salve, dans le cadre de l'opération ouverte contre les avocats de nos proches emprisonné-e-s, dite « opération Mate ».
Il y a d'abord eu les appels et visites à domicile (dans certains cas à des horaires très tardifs) d'agents de la Guardia Civil, parfois en civil, pour notifier les convocations aux familles, en les effrayant au passage. Ce sont maintenant 14 membres de familles de prisonnier-e-s qui sont convoqués devant le juge les 7 et 8 juillet prochains au Tribunal Central de Madrid pour une raison non-précisée, et dont 11 en ont reçu la notification officielle. Ce manque de cohérence et de coordination est intentionnel et cherche à créer la confusion parmi les familles. Tout cela évoque les « chasses aux sorcières » d'autres époques, qui continuent aujourd'hui sous un autre nom.
Cette semaine, nous parlions d'un autre tour de vis dans la situation des prisonniers. Ces nouveaux faits ne nous laissent aucun doute sur le fait que nous sommes en train d'assister à une nouvelle campagne de harcèlement et de démolition en matière de droits humains, droits qui sont notre champ d'action. Il s'agit d'un tour de vis général, dans tous les domaines où cela peut porter atteinte à notre action. C'est l'ambiance générale de 2015 : inonder assidûment les médias de déclarations, mentions, actions ou accusations qui génèrent parmi nous l'incertitude, la peur, l'usure. Mais la seule chose qu'ils parviennent à user, bien que ce soit beaucoup plus lentement que nous le souhaiterions, c'est la portée et l'impact de leurs mensonges.
Dans ce sens, nous nous en remettons à la récente Conférence pour la Paix de Paris qui a mis en évidence, au-delà des États français et espagnol qui veulent faire la sourde oreille mais le peuvent de moins en moins, la volonté de la société d'en finir avec la situation d'exception que vivent les prisonnier-e-s politiques basques et leurs proches. La Conférence a mis en lumière la nécessité d'en finir avec la dispersion et le fait que les prisonnier-e-s doivent pouvoir participer à la résolution du conflit. Elle a également montré que la répression envers les prisonnier-e-s et leurs proches n'est pas la solution. Le gouvernement espagnol, toujours dans la direction opposée à la paix, maintient la pression et la persécution envers nous. Notre condition de famille fait de nous les objets d'un harcèlement destiné à nous étouffer financièrement et psychologiquement. Nous sommes également objets de chantage, car c'est l'un des chemins les plus directs pour faire pression sur nos parents et ami-e-s emprisonné-e-s.
Ce n'est pas le chemin vers la paix ; c'est le chemin choisi par le gouvernement espagnol fuyant ses responsabilités et continuant de considérer notre souffrance comme un triomphe.
Quoiqu'il en soit, les bras d'Etxerat continueront de protéger les familles. En résumé et avant que les familles appelées à comparaître ne se rendent à l'Audience, nous donnerons une autre conférence de presse pour faire connaître les différentes initiatives mises en place par Etxerat en accord avec les autres acteurs politiques, sociaux et syndicaux en solidarité avec les personnes affectées. Nous lançons d'ores et déjà un appel à la société à suivre avec attention et à participer à ces mobilisations.