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Cinquième accident de l’année. Le 3ème en un mois. Quatre proches du prisonnier politique basque Aitor Agirrebarrena, incarcéré à Puerto de Santa Maria à plus de 1000 km de chez lui, ont eu un accident au retour de la visite à la hauteur de Salamanca. La voiture qui les précédait a freiné brusquement et ils n’ont pas pu éviter la collision. Personne n’a été blessé, mais aucun accident n’est sans gravité, d’autant moins quand il s’agit de déplacements forcés ; un voyage obligatoire de plus de 20 h et 2000 km, avec le risque imposé.

La politique de dispersion a donné 4 nouveaux fruits : quatre proches de plus affectés par une collision sur la route. Une des conséquences les plus visibles, et en même temps les plus tues de la dispersion : les dégâts physiques et financiers, déguisés en simples accidents de la route. Mais ces dégâts ne sont pas accidentels, et l’obstination à maintenir en vigueur la politique de dispersion malgré une parfaite connaissance de ses conséquences en est la meilleure preuve.

En plus de ces quatre nouvelles personnes touchées, quels autres “fruits” les partis qui défendent la dispersion ont-ils encore à nous offrir? Avons-nous rempli, avec ce nouvel accident, les quotas de souffrance qui nous été attribués? Combien devrons-nous en subir encore? Parce que dans cette société, il y a des milliers de personnes, de tous âges, sexes et conditions, qui sont affectées par la dispersion et par toutes ses conséquences... que cette société sache à combien de souffrance elle doit encore s’attendre?

Et que peut apporter à cette même société cette nouvelle démonstration d’une politique d’exception qui est d’une grande violence dans toutes ses expressions, et dans toutes ses conséquences?

Et face à ces conséquences, combien de silence encore devons nous attendre du Président Urkullu? Combien de temps encore la Secrétaire Générale pour la Paix et la Cohabitation du gouvernement basque pense-t-elle les ignorer?

Combien de souffrance encore, combien de silence encore, combien de droits en moins, combien de paix en moins... Juste, encore une fois, pour que la société le sache.

La politique de dispersion a fait retomber sur nous, les familles et amis des prisonnier-e-s politiques basques, le poids du chantage et de la vengeance. Nous le portons depuis 27 ans, avec des centaines d’hommes et de femmes affectés et 16 victimes mortelles. Nous ne sommes pas disposés à laisser passer ces conséquence sous silence. Nous ne sommes pas disposés à accepter le fait que la vengeance soit revendiquée comme un droit. Nous ne sommes prêts ni au silence, ni à la résignation. Pendant que la responsabilité de ceux qui maintiennent la politique de dispersion en vigueur ne cesse de s’accroître, à mesure que ses conséquences s’accumulent, nous lançons un nouvel appel à une autre responsabilité : un appel à travailler, à unir le plus grand nombre possible de forces, à faire de nouveaux pas vers la désactivation des politiques pénitentiaires d’exception et la réactivation des droits de tous. Nous le faisosn en comptant, une fois de plus, sur les forces politqiues, les acteurs syndicaux et la responsabilité de l société basque envers les droits humains et la paix.