Manifestation du Collectif Bagoaz à Bayonne demain samedi 19 novembre pour la libération des prisonniers gravement malades

 

Etxerat

 

Texte de la conférence de presse donnée ce matin à Bilbao en présence de familles de prisonniers gravement malades :

L’une des conséquences les plus brutales de la politique pénitentiaire d’exception qui est appliquée aux prisonniers politiques basques est, sans aucun doute, la situation des prisonniers souffrant de maladies graves et incurables.

Depuis les premiers symptômes, la maladie trouve une voie royale pour progresser, tandis que le droit à la santé doit tenter d’avancer dans un chemin semé d’embûches : de grosses difficultés pour accéder aux consultations médicales, de gros retards dans les diagnostics, de gros obstacles au suivi par un médecin de confiance, les contrôles médicaux qui sont retardés durant des mois ou qui n’ont jamais lieu, les traitements médicaux qui sont suspendus ou altérés à chaque transfert vers une nouvelle prison... et, finalement, le refus d’appliquer à ces prisonniers, en raison de leur condition de prisonniers politiques, les mesures de libération prévues par la loi pour les cas de maladies graves et incurables.

C’est dans cette situation que se trouvaient 10 de nos proches emprisonnés. Après le dernier diagnostic du prisonnier politique basque Joseba Borde Gaztelumendi, le nombre de nos parents et amis en situation critique s’élève maintenant à 11.

Joseba Borde est entré en prison en 2002. Depuis, il est passé par les prisons de Soto del Real, Valdemoro, Huelva, Mansilla de las Mulas (Leon) et Villabona (Asturias). Il est actuellement incarcéré à Teixeiro, A Coruña, à 650 km de son domicile familial. C’est là qu’une tumeur au colon lui a été détectée en avril dernier, pour laquelle il a été opéré un mois plus tard. Comme dans tous les cas de cancer, Joseba Borde a besoin d’un suivi très strict de l’évolution de sa maladie. Une maladie qui comporte un risque permanent d’aggravation dans lequel la prison joue un rôle prioritaire, par sa structure, par ses règlements, et dans le cas des prisonniers politiques basques, par les mesures d’exception dont ils font l’objet.

Nous le répétons une fois encore, actuellement, ces mesures d’exception bloquent les voies de libération de nos parents et amis emprisonnés gravement malades. Elles bloquent leur droit à la santé, influent sur leur souffrance et intensifient la nôtre. La souffrance continue d’être la seul objectif de la politique pénitentiaire actuelle et la cruauté, le moyen de l’obtenir.

Pour notre part, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et la société ne peut accepter que cette violation des droits les plus essentiels soit vécue avec résignation ou habitude. Le respect des droits humains de toutes les personnes ne peut admettre aucune exception.

Demain samedi 19 novembre, la palteforme Bagoaz – dont Etxerat fait partie – appelle à une manifestation à Bayonne pour exiger la libération d’Ibon Fernandez Iradi, également gravement malade et actuellement à la prison de Lannemezan, et des autres prisonniers qui se trouvent dans cette situation. Nous lançons un nouvel appel à la société basque à venir participer à cette manifestation. La situation d’Ibon Fernandez Iradi, Joseba Borde, Aitzol Gogorza, Iñaki Etxeberria, Jagoba Codo, Txus Martin, Gorka Fraile, Josetxo Arizkuren, Jose Ramon Lopez de Abetxuko, Ibon Iparragirre et Gari Arruarte exige, de façon urgente, la réponse des forces politiques et syndicales, des organisations sociales, des institutions et de tous les citoyen-ne-s engagé-e-s pour le respect des droits de toutes les personnes.